Le Centre paroissial Jean XXIII se construit dans le quartier de La Coupiane en 1962, après les accords d’Evian qui mettent fin à 8 ans de guerre d’indépendance et 130 années de présence française en Algérie, la population européenne, appelée aussi « les Pieds-Noirs », quitte leur pays d’adoption pour rejoindre essentiellement la France. Ils étaient près d’un million à débarquer pour la plupart avec une valise seulement, et essayer de trouver un hébergement dans le Sud méditerranéen. L’accueil en Métropole fut très réservé.
Pourtant, devant ce retour massif, notre région et La Valette-du-Var ont facilité la construction de nombreux logements pour les grandes familles des rapatriés. C‘est ainsi que le quartier de La Coupiane avec ses importantes résidences, pousse dans les champs agricoles au Sud de La Valette. L’arrivée de ces personnes très croyantes dans le diocèse de Fréjus-Toulon incite son évêque Mgr Barthe, à ouvrir “le chantier des nouvelles églises” dont celle de La Coupiane. En 1967, l’abbé André Breul, un nancéien, est nommé curé de La Coupiane, sans église. « C’est un sympathique bonhomme avec son bon sourire et son bon caractère. Doucement, pierre après pierre, il bâtit son église et il la fait aimer », écrira un journaliste.
En effet, ce prêtre s’installe dans la résidence de La Coupiane. Il assure le service pastoral et la liturgie dominicale dans une baraque, puis un préfabriqué, jusqu’au jour où Joseph Moschetti, viticulteur du quartier, cède gracieusement un champ de vigne pour construire le Centre paroissial Jean XXIII, sous la direction de Georges Notthelfer, architecte.
C’est alors qu’un grand défi est lancé aux paroissiens qui décident de payer une grande partie de leur future église. Au-delà de dons appréciables, ils se retrouvent très régulièrement autour d’un repas payant préparé par une équipe de bénévoles dévoués. Les bénéfices sont reversés à l’évêché. Ce formidable mouvement engendre une force spirituelle qui soude la paroisse. De beaux effets d’amitié et de solidarité se répercutent dans le quartier.
Dans son mot d’inauguration, le 14 juin 1974, le Père André Breul disait : « Les paroissiens ont voulu ce centre moderne, dynamique, ouvert sur le monde de tous les jours ». C’est pourquoi cette paroisse s’est appelée justement « Jean XXIII » dans la dynamique de Vatican II. De ce fait, ce centre paroissial a été pensé très pratique : au rez-de-chaussée, hall d’accueil, bureaux et appartement du curé. Y est attenante la chapelle dédiée à Sainte Monique, mère de Saint Augustin, berbère converti, évêque d’Hippone (Algérie), en mémoire des rapatriés d’Afrique du Nord. A l’étage, la salle polyvalente permet à près de 400 personnes de vivre les offices ou participer à de grandes réunions. C’est une aubaine pour le quartier qui à l’époque, ne possédait pas de grande salle de réunion. Sous le parvis, on trouve cuisine et restaurant occasionnels. Bien plus tard, 3 petites salles ont été rajoutées.
Ce centre se nomme dorénavant « Centre paroissial Saint Jean XXIII » depuis la canonisation le 27 avril 2014, d’Angelo Giuseppe Roncalli, surnommé “le Bon Pape”. Durant son ponti-ficat, faut-il le rappeler, il a convoqué à Rome, le 11 octobre 1962, le 21ème concile œcuménique, appelé couramment Vatican II (1962-65). Il n’en vit pas la fin car il mourut à 82 ans, le 3 juin 1963.
Souvenirs de Jean-François GUYÉTAND (mai 2018)